• Parce qu’il y a notre pouvoir qui ne l’est pas encore[because there is our power that is not yet] 2012 (oak beams, black mirrors, variables dimensions) parce qu’il y a notre pouvoir qui ne l’est pas encore / Ce texte, extrait de l’un des premiers cours de Jean-François Lyotard, tente de répondre à la question « Pourquoi philosopher » à travers sa première philosophie, celle du manque. Cette philosophie est ici littéralement mise en œuvre, par l’utilisation du morse, langue récemment décrétée morte, transformé en véritable outil creusant les poutres de chêne, et créant ainsi, par un travail manuel lent et intense, ce texte en creux, comme une absence. Les poutres sont posées en équilibre sur autant de miroirs noirs. Ceux-ci, outre la fragilité qui confère à l’installation sont caractère d’équilibre instable, ont cette qualité d’à la fois refléter et absorber leur environnement. Cet aspect, tant du point de vue visuel qu’intellectuel, est essentiel: les installations n’existent jamais « ex nihilo » mais sont au contraire toujours partie prenante, en lutte et en immersion, avec l’espace ou le lieu qui les accueille et les spectateurs qui les parcourent. Vue du ciel, l’installation forme le symbole de la fonction logique NOT. Les poutres sont disposées selon la graphie qu’une main formant ce signe réaliserait. Cette fonction est un inverseur communément utilisé en programmation aux débuts de l’informatisation des systèmes. Il consiste tout simplement en l’inversion des termes d’une proposition, soit plus prosaïquement dans le fait de ne pouvoir être nommé puisqu’étant toujours l’autre de ce qu’il reçoit. because there is our power that is not yet / This text, taken from one of the first courses of Jean-François Lyotard, attempts to answer the question « Why philosophize » through his first philosophy, that of lack. This philosophy is literally implemented here, by translating the text into morse code, a recently declared dead language, and using it as a real tool, to dig oak beams. The text, created through a slow and intense manual labor, is converted into a hollow text, as an absence. The beams are asked to balance on black mirrors. These, in addition to the fragility that gives its unstable equilibrium character to the system, have this quality to both reflect and absorb their environment. This aspect, both visually and intellectually, is essential: installations never exist « ex nihilo » but are always involved, wrestling and immersives, with space or place that welcomes spectators who wander them. Viewed from the sky, the installation forms the symbol of the logic function NOT. The beams are arranged the way a hand would form the sign. This function is an inverter commonly used in programming in the beginnings of computerized systems. It is simply the reversal of the terms of a proposal, or, more prosaically, the fact of not being able to be named, always being the other of what is asked. | ![]() | ![]() |